Pour qu’alimentation et développement soutenable fassent sens

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Constat

Les grands fléaux de santé publique sont en constante aggravation ces vingt-cinq dernières années. Surpoids, diabète, cancers (les hormono-dépendants ont quintuplé), maladies cardiovasculaires, mais aussi maladies neurodégénératives, allergies, réduction de la fertilité altèrent notre existence en bonne santé et réduisent notre espérance de vie.

Les causes sont connues : outre une excessive sédentarité, 80 % des pathologies sont liées à une alimentation trop raffinée, carnée, grasse, sucrée et salée, trop pauvre en végétaux pourvoyeurs de nutriments protecteurs (fibres, antioxydants, acides gras insaturés…), ainsi qu’à une pollution délétère par des pesticides, des perturbateurs endocriniens, des additifs de synthèse, des traces d’antibiotiques,  etc.

L’ excès de production et de consommation de protéines animales et le maintien dans la marginalité des produits issus de l’agriculture biologique ont conduit à une telle situation. Par ailleurs, plusieurs enquêtes  nutritionnelle dont la plus récente, NutriNet-Santé, toujours en cours – prouvent l’intérêt des produits bio, reconnus “bénéfiques pour la santé” pour leur richesse en nutriments protecteurs par rapport aux  produits  conventionnels.

Cap à prendre

Quitte à contrarier de puissants intérêts qui formatent notre société devenue insoutenable, il faut mettre en œuvre une éducation sanitaire et alimentaire intégrée à la santé environnementale et au développement durable :

  • dès l’école : éducation à l’équilibre alimentaire, au goût et à la saisonnalité des produits ;
  • par des formations initiales et continues de tous les métiers et milieux concernés : médicaux et paramédicaux, agriculture et agro-industrie, industrie chimique, restauration collective, cursus universitaires et grandes écoles.

Sachant que ce sont les organismes en pleine croissance qui sont les plus sévèrement affectés par les effets de la pollution et d’une alimentation conventionnelle déséquilibrée, les femmes enceintes et les restaurants scolaires doivent être approvisionnés d’ici à 2020 en produits bio, de terroir et accessibles à toutes les bourses.

Il faut en parallèle développer résolument une agriculture paysanne inspirée de l’agroécologie – dont l’agriculture biologique est le plus bel exemple –, fortement créatrice d’emploi.

Ainsi seront traités conjointement nombre de dommages sanitaires, environnementaux et socio-économiques, dont l’un des plus dramatiques est la désespérance du milieu agricole sous l’emprise du productivisme qui se traduit par une moyenne de 1 à 2 suicides par jour.

Actions immédiates

A  –  Mettre en œuvre une campagne publique d’éducation à une alimentation saine et équilibrée,

riche de saveurs, tendant vers une consommation à parts égales entre protéines animales (viandes, poissons, œufs et produits laitiers) et végétales (légumineuses et céréales non ou peu raffinées, riches en fibres et nutriments  protecteurs).

B  –  Parallèlement, mettre en œuvre un “plan restauration collective de qualité”,

comportant des aides financières au bio et aux circuits courts, grâce à une meilleure répartition des aides agricoles. Une partie de celles-ci doit dorénavant aller aux restaurations collectives offrant un débouché économique aux productions locales de qualité, afin que le surcoût de la qualité en restauration scolaire ne soit pas supporté par les parents d’élèves – un surcoût qui n’est qu’éventuel, car consommer davantage de protéines d’origines végétales très abordables pour réduire des protéines animales onéreuses réalise une économie permettant de consommer des aliments de qualité pour le même budget, comme la démonstration en a été faite depuis une vingtaine d’années.

C  –  Stipuler, dans les cahiers des charges des restaurations collectives, l’achat de produits biologiques et de proximité

particulièrement pour les établissements scolaires – sans que le surcoût éventuel soit supporté par les consommateurs.

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