Jean Lassalle

Réponses du candidat :

Contre
Explication du candidat :

"Oui, je veux « permettre le plein exercice de la souveraineté populaire, la prise en compte des générations futures et une implication permanente des citoyens dans la décision publique », et je crois que cela peut se faire sans changer de République. La Constitution que le général de Gaulle nous a léguée s’est révélée assez souple pour encadrer la gauche comme la droite, les gouvernements de partis uniques comme les coalitions et même la cohabitation. Mais la Vème République n’est plus que l’ombre d’elle-même, accaparée par les lobbies, soumise à la financiarisation mondialisée. Je veux rendre à la France son État, comme le Général avait su le faire en 1958."

Plutôt pour avec réserves
Explication du candidat :

"L’idée est belle mais il faut beaucoup plus. Ces exigences valent pour toutes les politiques, ne les limitons pas à une sorte de « réserve parlementaire citoyenne » qui ne serait que de quelques dizaines de millions d’euros. (Je propose d’ailleurs d’abolir la réserve parlementaire). Nous avons créé en Haut-Béarn un « Conseil de gestion patrimoniale » qui est consulté sur tous les sujets. Il permet d’écouter tous les usagers du territoire, de prendre du recul, de mettre en perspective. Cela demande plus de temps que celui des débats politiques habituels sous la pression des exécutifs… mais c’est du temps gagné. Car débattre de façon ouverte, patiente, permet d’aller à l’essentiel."

Plutôt pour avec réserves
Explication du candidat :

"Oui, mais il est trop tôt. Quand les traités européens sont continuellement inappliqués, quand un pays sort de l’Union, l’urgence est de redéfinir ce que nous voulons faire, quelle politique, quelle économie. Nous n’avons ni une Europe solide, ni des États solides, alors que le général de Gaulle espérait les deux à la fois : une « Europe des nations », une Europe d’États démocratiques et responsables. La nouvelle génération, qui va et vient à travers l’Europe, n’a pas voulu jusqu’ici se préoccuper de gouverner. Mais tôt ou tard, elle prendra ses responsabilités et trouvera pour l’Europe les réponses auxquelles nous ne sommes pas encore arrivés. Nous devons lui transmettre un continent en paix."

Pour
Explication du candidat :

"Les traités de protection des investissements internationaux, comme TAFTA et CETA, n’apportent rien aux consommateurs, mais entravent la démocratie. Je m’y suis opposé purement et simplement."

Pour
Explication du candidat :

"Les banques ont gravement abandonné leur rôle au service de l’économie. Elles en privatisent les profits tout en socialisant les pertes, en les laissant à la charge de l’État et des contribuables. Nous devons reprendre en main le secteur financier, par la nationalisation s’il le faut ; bien au-delà de promouvoir des modèles alternatifs qui resteraient minoritaires. Les régulateurs du système financier devraient être, majoritairement, des représentants de l’économie réelle."

Plutôt pour avec réserves
Explication du candidat :

"Le RSA n’est pas accessible aux jeunes, sauf s’ils ont un travail ou ont parents ; aussi vous proposez une « allocation d’autonomie » ou une autre formule pour les jeunes en cours d’études ou au chômage. Réfléchissons avant d’ajouter une nouvelle couche à un système déjà bien épais : aller vers un revenu de base, inconditionnel ou « universel », ne serait-il pas plus simple, et au final plus économique, que de multiplier des allocations différentes censées couvrir tous les cas possibles ? Cette idée de « revenu universel » n’est pas mûre, pas plus en France que dans d’autres pays ; mais elle doit faire partie de la conception des régimes sociaux futurs."

Plutôt pour avec réserves
Explication du candidat :

"Je partage l’objectif d’assurer à chacun un toit, et un logement décent. J’ai soutenu et je soutiens toujours les militants du droit au logement. Nous devons chercher au-delà de mesures réglementaires, plafonnements, interdictions, réquisitions, qui ne sont pas révélées très efficaces. Nous devons d’abord assurer un toit, aussi modeste soit-il, à tous les sans-abri, même les plus cabossés par la vie. C’est un effort très raisonnable car ils ne sont que quelques milliers à rester aujourd’hui à la rue. Nous devons aussi faciliter la construction, freinée par toutes sortes d’obstacles. Si elle était débloquée, la baisse des prix faciliterait la résolution de beaucoup des problèmes du logement."

Pour
Explication du candidat :

"La rémunération des dirigeants du CAC40 a été augmentée de façon incroyable. Que peuvent en penser ceux auxquels on dit qu’on ne peut pas les augmenter ? Est-ce qu’un patron qui se paye assez, dans l’année, pour vivre toute une vie, est encore en train de veiller à l’avenir de son entreprise ? Les députés du Front de Gauche ont proposé l’an dernier de limiter l’écart des salaires dans une entreprise de 1 à 20. Je les ai soutenus : c'est une prise de conscience que nous devons avoir, même si leur proposition était symbolique. Ce n’est pas forcément au Parlement de fixer si ce doit être 10, 20, 30 ou autre chose ; plutôt aux parties prenantes de l’entreprise, actionnaires et salariés."

Contre
Explication du candidat :

"La réduction du temps de travail par financement public a été tentée à plusieurs reprises ces vingt dernières années, et je ne crois pas que ce soit la manière la plus efficace de retrouver du travail en France. Nous devons surtout trouver une organisation du travail qui permette de produire ensemble efficacement, et où chacun trouve son rythme. Alors nos entreprises innoveront, se développeront, et embaucheront. Le patronat nous dit qu’il y a un million d’emplois à pourvoir : concentrons nos efforts là-dessus !"

Pour
Explication du candidat :

"Bien sûr, la France ne peut pas s’occuper du monde entier. Elle souffre déjà de mille maux. Mais ces personnes qui sont chez nous, hommes, femmes, enfants, comment les laisser dans la misère de campements de l’extrême ? Comment supporter cette souffrance endurée par nos frères ? Nous devons aujourd’hui faire face à notre responsabilité, accompagnés de nos voisins européens. Les contingents du service national, que je m’engage à rétablir, aideront à construire des camps dignes de leur condition d’Homme. Ils enseigneront notre langue. Ils contribueront à éviter que cette venue de réfugiés ne devienne un risque de déstabilisation sociale. Ils tisseront de nouveaux liens."

Pour
Explication du candidat :

"Reprenons conscience du patrimoine de nos campagnes, réapprenons à le gérer en « bien commun » ; ni par une décision collective seulement, ni en laissant chacun faire ce qu’il veut, mais en associant à la gestion tous ceux qui auront à en porter les conséquences et la responsabilité. Vous utilisez le terme de « grande loi » qui laisse espérer de grands effets. Ce sont les effets que j’espère ! Je vois dans ma vallée comme il est difficile d’installer des jeunes pour reprendre les terres, dans des villages souvent déserts. Réfléchissons à l’accueil des nouveaux arrivants, à la transmission des exploitations. Et remettons de la nature en ville, les citadins en ont besoin aussi !"

Pour
Explication du candidat :

""Nos agriculteurs étaient des hommes indépendants et fiers de leur métier, ils le sont toujours, mais la PAC les a réduits à l’état de sous-traitants de grandes entreprises qui leur fournissent les semences, les intrants, et leur achètent leur production à des prix de plus en plus dérisoires. Nous devons changer ses règles. Je reprendrai à la PAC les milliards nécessaires pour financer les « Campagnes de France, grande cause nationales » ; retrouver une agriculture de qualité, attachée au respect des bêtes et des plantes."

Pour
Explication du candidat :

"Nous devons construire un nouveau contrat social. Nos aînés du Conseil National de la Résistance, au cœur de la Seconde Guerre mondiale, annonçaient pour « les Jours Heureux » de la Libération « un plan complet de sécurité sociale », conduits par le désir de créer une justice qu'ils n'avaient pas connue. 70 ans après, la mondialisation a bouleversé les règles économiques et sociales. Nous avons gagné 20 ans d’espérance de vie. Le travail salarié ne peut plus porter seul la charge de financer nos dépenses de santé et sociales. Nous devons tirer les conséquences profondes de ces transformations, pour définir ensemble la protection sociale du nouveau siècle."

Pour
Explication du candidat :

"Je suis certain que les forces conjuguées du soleil et des mers sont susceptibles de produire autant d’énergie que le pétrole, et de se substituer au nucléaire. Nous sommes bien avancés scientifiquement, et le solaire se serait développé bien plus vite si les intérêts pétroliers ne l’avaient pas freiné. Son prix de revient est aujourd’hui compétitif. La vitesse de la transition énergétique allemande doit nous inciter à apprendre de leur exemple. Beaucoup reste à trouver, sur le stockage, sur la captation de l’énergie formidable de la houle. Je mobiliserai sur ces projets de nouveaux bataillons d’ingénieurs et de chercheurs."

Plutôt pour avec réserves
Explication du candidat :

"La forme actuelle du capitalisme dépossède les communautés locales, au profit de l’extension infinie de la sphère marchande, de la concentration des pouvoirs, applaudies par certains chantres du « capitalisme vert ». Mon expérience personnelle, et les luttes acharnées qui se sont livrées dans nos montagnes au sujet des routes ou des ours, m’ont conduit sur une autre voie. Des hommes se sont décidés à gérer ensemble leurs biens communs, ont refusé de se laisser déposséder. Ni le marché, ni l’État, ne savent et ne peuvent veiller sur les biens communs. Rendons leur responsabilité aux communautés locales, et en particulier, aux communes, leur expression démocratique."

Plutôt pour avec réserves
Explication du candidat :

"Je croyais que mes enfants ne sauraient jamais chanter dans la langue de mes parents. Aujourd’hui ils chantent par groupes entiers avec guitares, banjos et mandolines. J’en rencontre d’autres…Ils refont le pays. Mais sans un peu d’argent ces initiatives ne peuvent pas survivre. Je les financerai (même si ce ne serait pas responsable de s’engager sur « 2% »). Sans la culture française, sans l’impertinence et la gouaille française, la France déchoira en destination de tourisme de masse, que l’on viendra seulement visiter pour ses paysages et son patrimoine architectural passé. C’est le génie de nos générations d’aujourd’hui qui peut donner le souffle, donner la vie, à l’héritage des siècles."

Pour
Explication du candidat :

"Les enfants d’aujourd’hui, comme la génération de leurs parents, ont reçu une éducation trop sèche et coupée des réalités. Peut-on faire l’économie de la vraie vie ? Je serais heureux que tous les élèves découvrent la vie de la ferme, apprennent à planter comme à arracher, à traire la vache ou à brosser le cheval… Je crois que nous aurions tout intérêt à permettre à des adolescents une alternance, entre le collège et le monde extérieur, beaucoup plus tôt qu’à seize ans. Orienter notre enseignement exclusivement vers une connaissance cérébrale formatée serait absurde, quand l’époque demande d’innover, de coopérer, de s’engager."

Sans prise de position
Explication du candidat :

"L’État recommencera à investir dans la recherche et le développement. Pas seulement en défiscalisations dont une trop grande part est détournée. Pas seulement en appels à projet, qui obligent nos chercheurs à se faire plumitifs et chasseurs de primes. Mais en nous lançant dans les grandes aventures qui nous feront redécouvrir notre monde et notre humanité."

Pour
Explication du candidat :

"Parmi les catégories dont les Français se méfient, qui vient juste après les politiques ? Les journalistes. Pas le journaliste de « Charente Libre », pas plus que le maire de Paimpol, mais les journalistes des médias nationaux. Ils savent qu’il travaille dans un système, et pour ce système. S’il venait à l’oublier, un coup d’œil sur internet leur rappellerait la nature de son propriétaire et sa réelle activité. Nous devons trouver les moyens de financer, non plus essentiellement les médias porte-voix d’une oligarchie, mais les médias indépendants quelle que soit leur nature, papier ou applications, écrit ou vidéo."

Pour
Explication du candidat :

"La justice sans moyens perd la confiance des Français. Nous avons besoin d’au moins 6000 magistrats supplémentaires, de commissariats et de brigades dans les bourgs et les quartiers dont on les retire depuis des années. La prison, réclamée à cor et à cri, est aussi accusée de former au crime ou de radicaliser dans l’islamisme. Prendre des sanctions immédiates en cas d’infraction, quelle qu’elle soit serait, je crois, bien plus efficace. La peine de prison doit reprendre son rôle symbolique de frontière entre la simple incivilité et l’acte de délinquance."

Plutôt pour avec réserves
Explication du candidat :

"Des mesures de ce type sont indispensables ; mais quand les médias dénoncent la corruption de quelques élus, il m’arrive de penser que ceux-ci sont jetés en pâture pour détourner la colère du peuple, pour permettre à chacun de retrouver sa bonne conscience, alors que ces scandales ne sont que l’expression visible de la financiarisation mondialisée de l’économie. Nous devrons reconstruire une économie saine, constructive, cherchant à être utile à tous, libérée de la folle emprise des marchés financiers."

Plutôt pour avec réserves
Explication du candidat :

"Nous partageons, du cœur des grandes villes aux plus petits hameaux, le devoir de protéger la nature. C’est un principe politique qui dépasse l’administration et même le gouvernement d’un moment. Cela n’efface pas les conflits entre les hommes d’aujourd’hui : cela nous incite à en faire un sujet de débat pacifique. Retrouvons-nous, échangeons dans le respect mutuel, pour décider de l’avenir que nous voulons donner à nos mers, nos campagnes, nos montagnes. La proposition de « pénalisation de l’écocide » en souligne l’importance, même si à mon sens elle a besoin de mûrir et d’être plus largement débattue."