Présentation

Il est minuit. Le film « Les Jours Heureux » de Gilles Perret vient de se terminer. Nous sommes une douzaine réunis dans un petit coin des Alpes, dans une petite ferme au pied du Vercors, un week-end de décembre 2015 animés par la volonté que notre société s’oriente résolument vers le bien-être de toutes et tous. Nous sommes de toutes les générations, avec une plus grande proportion de jeunes, engagés depuis des années dans la vie associative.

On partage nos ressentis sur les témoignages des résistants. Non seulement, ils ont libéré la France occupée mais aussi ont bâti un formidable projet politique, le programme du CNR (Conseil National de la Résistance) intitulé « Les Jours Heureux ». Ce programme en mettant en place la subordination de l’intérêt particulier à l’intérêt général orientait la société vers le bien-être de tous. Aujourd’hui, cet héritage est d’une grande actualité tant on constate de plus en plus de mal-être, de désespérance, de précarité, d’inégalités et donc la nécessité d’inventer à nouveau un bien vivre ensemble. Animés par l’esprit d’audace et pragmatique des résistants, nous initions durant ce week-end le projet « Les Jours Heureux – Le Pacte » pour les élections de 2017 directement inspiré du CNR ainsi que de l’association « Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui ». C’est un projet qui va chercher loin des racines solides et s’inscrit dans un temps long, au delà de 2017, à une époque où nous pensons que l’accélération continue de la vie politique et sociale et des visions à court terme sont des causes majeures de nos malheurs.

Les Jours Heureux – Le Pacte.

Cinq mots. Mais cinq mots pour quoi faire ?

Rassembler, Espérer, Agir.

Cinq mots pour rassembler des femmes et des hommes reconnus dans leurs domaines sur ce qu’il y a lieu de mettre en œuvre en faveur du bien-être de tous, de l’intérêt général. Ils écrivent des projets de nouvelles lois pour la France et l’Europe. Ce sont ces projets de lois qui forment le pacte. Nous souhaitons qu’il soit signé par plus d’un million de citoyens.

Cinq mots pour exprimer que malgré toutes les crises que nous connaissons (démocratique, climatique, emploi, etc) nous pouvons être confiants en nos ressources pour relever les défis. Des solutions sont là, les co-auteurs du Pacte le montrent ! Cela donne espoir.

Cinq mots pour initier une forme nouvelle d’action politique : la mobilisation contagieuse. Nous organisons dès l’automne 2016 des événements joyeux, artistiques, festifs, entraînants et partagés par – nous l’espérons – plus de 100 000 citoyens dans l’espace public. Invitant fortement, par l’ampleur du mouvement, des responsables politiques à prendre toute la mesure des idées exprimées dans le pacte, pour qu’elles soient intégrées dans des programmes de candidats et mises en œuvre après les élections. En espérant que les vainqueurs auront intégré le pacte à leurs programmes ! Un vrai conte de fée ? Et si, une fois élus ils ne tiennent pas leurs engagements ? Nous ne lâchons rien. Un agenda, les « 100 jours de la République » est là pour montrer notre vigilance à ce que les projets de lois soient bien votés au parlement, et prévoient un ensemble de manifestations festives et contraignantes d’ampleurs pour montrer le désir populaire d’un nouveau cap politique.

Peut-être tout se passera différemment ? Peut-être de forces citoyennes en mouvements émergera une dynamique positive dont les contours ne peuvent être exprimés à ce jour ? Toutes ces idées ne seraient pas que pure utopie et naïves ?

C’est ce que disaient nombre de personnes au sujet des Résistants. Pourtant, l’Histoire montre que leurs utopies sont devenues réalité. Une leçon à méditer. Mais malheureusement leurs utopies sont une réalité qui se fissure et se fracture depuis les années 1980 à cause d’une libéralisation économique toxique. Celle-ci génère une société d’indifférence souvent habillement maquillée à l’égard de son avenir et de la nature dont nous sommes un élément. Aussi, elle substitue la cupidité, la compétition de tous contre tous, la concentration des pouvoirs dans les mains de quelques uns à l’esprit démocratique, responsable, collectif et solidaire des Résistants. C’est cet état d’esprit que nous voulons voir grandir en nous et dans la société.

Allons-nous laisser le libéralisme économique toxique, force aujourd’hui principale, écrire une sombre histoire ? Ou allons-nous prendre notre destin en mains et écrire nous-mêmes notre histoire, orientée vers le bien-être de toutes et tous ?

Parce que nous sommes les initiateurs, pour la plupart de la jeune génération, nous allons surtout nous attacher à mobiliser nos copains, nos copines, notre génération. Si elle prend de plein fouet un monde en perte de repères, elle aspire à une vie riche de sens et de plaisirs et que cela soit accessible à tous.

Ce qui nous donne confiance dans ce projet ? C’est notamment qu’il est intergénérationnel. Nous le construisons et vivons avec nos aînés, avec des femmes et des hommes qui ont l’âge d’être nos parents, nos grands-parents. Nous ne partons pas de zéro pour bâtir une société orientée vers le bien-être de toutes et tous. Nous nous inscrivons dans une continuité. C’est une grande force.