Catégorie : 25 mesures basculantes

A partir des 120 propositions des 100 auteurs du livre et d’une rencontre en janvier 2017, 40 organisations de la sociĂ©tĂ© civile rĂ©unies Ă  l’initiative de l’association #LesJoursHeureux ont retenues 25 mesures prioritaires, jugĂ©es suffisamment « basculantes » pour enclencher l’avĂšnement d’une « sociĂ©tĂ© des Jours Heureux ».

Les candidats Ă  la prĂ©sidentielle de 2017 ont ensuite Ă©tĂ© interpellĂ©s par l’association sur ces 25 mesures.

  • 25 – DĂ©sarmement nuclĂ©aire

    JUSTICE ET SÉCURITÉ

    L’armement nuclĂ©aire est une « bombe Ă  retardement »

    Il existe actuellement plus de 16 000 armes nuclĂ©aires dans le monde. Des centaines d’entre elles sont dĂ©ployĂ©es dans le cadre de procĂ©dures d’alerte qui permettent le dĂ©clenchement en quelques minutes de bombardements 10 Ă  30 fois plus dĂ©vastateurs que celui d’Hiroshima. Or on connaĂźt aujourd’hui de nombreux exemples d’erreurs d’évaluation ou de dĂ©faillances techniques, qui auraient pu conduire Ă  un Ă©change catastrophique de tirs nuclĂ©aires.

    Les grandes puissances continuent la course Ă  l’armement nuclĂ©aire

    Pendant toute la durĂ©e de la Guerre froide, le risque de tir par erreur a pu ĂȘtre conjurĂ© malgrĂ© des situations de grande tension. Mais nous ne vivons plus dans un monde bipolaire globalement stable. Cette situation est d’autant plus dangereuse que la prĂ©cision des armes nuclĂ©aires s’accroĂźt. Les conditions sont dĂšs lors prĂ©parĂ©es pour des batailles nuclĂ©aires aux consĂ©quences humanitaires et Ă©cologiques catastrophiques.

    Mesure 25 – DĂ©sarmement nuclĂ©aire

    La France participera Ă  l’Organisation des Nations unies (ONU) aux travaux de rĂ©daction du traitĂ© d’interdiction des armements nuclĂ©aires dont le principe a Ă©tĂ© adoptĂ© le 23 dĂ©cembre 2016 Ă  l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ONU.

    Le rĂ©gime de non-prolifĂ©ration est discriminatoire, puisque certains États ont accĂšs Ă  une arme interdite aux autres. Sa lĂ©gitimitĂ© est donc fragile. Il ne pourra ĂȘtre maintenu que si l’obligation de dĂ©sarmement qui incombe aux puissances nuclĂ©aires en vertu de l’article VI du TraitĂ© de non-prolifĂ©ration (TNP) est respectĂ©e, en premier lieu par les grandes puissances.

    Mesure proposĂ©e et soutenue par l’association « Initiatives pour le dĂ©sarmement nuclĂ©aire » (IDN), prĂ©sidĂ©e par Paul QuilĂšs.

  • 24 – PĂ©nalisation de l’écocide

    JUSTICE ET SÉCURITÉ

    La biodiversité est en chute libre

    En attisant injustices et tensions gĂ©opolitiques, les dĂ©rĂšglements climatiques et Ă©cologiques en cours menacent toute perspective d’un monde plus juste et solidaire. Or, la dĂ©gradation des conditions de la vie sur Terre n’est pas reconnue par le droit comme un dĂ©lit, et les gĂ©nĂ©rations futures n’ont pas de statut juridique reconnu.

    Il n’existe pas de droits ni de sanctions efficaces contre l’écocide

    Le droit actuel n’impose pas Ă  l’humanitĂ© d’aujourd’hui de garantir des droits Ă  l’humanitĂ© de demain. Il « extrait »ainsi l’humain de la Nature, dissociant les droits humains de ceux d’un environnement jugĂ© extĂ©rieur. Enfin, il n’est pas outillĂ© pour contrer efficacement le pouvoir des entreprises multinationales et de la finance internationale, majoritairement responsables de l’écocide en cours.

    Mesure 24 – PĂ©nalisation de l’écocide

    La France instaurera le crime d’écocide dans son code pĂ©nal et dĂ©fendra la crĂ©ation d’un tribunal international des Droits de la Nature, qui statuera sur toutes les violations environnementales : changements climatiques, OGM, brevetage du vivant, extractivisme, nanotechnologies, etc.

    Pour que l’habitabilitĂ© de la Terre soit garantie Ă  l’humanitĂ©, le fait de menacer la sĂ»retĂ© de la planĂšte doit ĂȘtre reconnu comme un acte criminel. Le droit doit donc s’universaliser autour d’une nouvelle valeur, l’écosystĂšme Terre, en reconnaissant le crime d’écocide. Cela permettra de dĂ©fendre en justice le droit des Ă©cosystĂšmes Ă  maintenir leurs cycles vitaux, et le droit des gĂ©nĂ©rations futures Ă  bĂ©nĂ©ficier de conditions d’existence dignes.

    OGM : organismes génétiquement modifiés.

    Extractivisme : surexploitation industrielle de la nature par extraction de ressources naturelles non renouvelables, sans retour direct dans le milieu naturel.

  • 23 – Lutte contre la corruption

    JUSTICE ET SÉCURITÉ

    Corruption et conflits d’intĂ©rĂȘts minent la dĂ©mocratie

    La corruption est l’un des cancers les plus violents de la dĂ©mocratie. Le conflit d’intĂ©rĂȘts semble devenu quasi consubstantiel au systĂšme. La corruption ou le trafic d’influence, c’est-Ă -dire le financement d’une autoritĂ© chargĂ©e de prendre une dĂ©cision, sĂ©vit sur des marchĂ©s publics truquĂ©s De maniĂšre plus banale, clientĂ©lisme, passe-droits et financement illicite des campagnes Ă©lectorales minent la dĂ©mocratie.

    Le pouvoir de l’argent est excessif

    Non limitĂ© et peu rĂ©gulĂ©, le pouvoir de l’argent laisse libre cours Ă  la cupiditĂ© des individus et aux manƓuvres de grands intĂ©rĂȘts privĂ©s, qui cherchent Ă  inflĂ©chir des dĂ©cisions publiques et Ă  influencer des Ă©lus.

    Mesure 23 – Lutte contre la corruption

    Les biens acquis par la criminalitĂ© organisĂ©e, la corruption, les dĂ©tournements de fonds et les abus de biens sociaux seront confisquĂ©s pour les transformer en biens publics mutualisĂ©s, en s’inspirant d’initiatives italiennes.

    La transparence de la sphĂšre publique et des liens qu’elle entretient avec les grands donneurs d’ordre privĂ©s est le point de dĂ©part de nouvelles rĂšgles. La rĂ©pression et la pĂ©nalisation renforcĂ©e des infractions sont ensuite indispensables. Le systĂšme de prise de dĂ©cision doit lui aussi ĂȘtre rĂ©visĂ©, afin d’assurer la reprĂ©sentation de la sociĂ©tĂ© civile Ă  tous les stades, de l’expertise Ă  la dĂ©cision finale.

  • 22 – Justice pĂ©nale

    JUSTICE ET SÉCURITÉ

    Les prisons françaises sont dans un état dramatique

    La prison fonctionne dĂ©sormais comme un surgĂ©nĂ©rateur de dĂ©linquance et un accĂ©lĂ©rateur de djihadisme. Il faut donc ouvrir plus largement les relations des dĂ©tenus avec le monde extĂ©rieur, et sortir le plus possible du « tout-prison », qui fait de l’incarcĂ©ration la seule rĂ©ponse Ă  de nombreux problĂšmes sociaux : dangerositĂ© psychiatrique, dĂ©linquance routiĂšre, violences intrafamiliales, agressions sexuelles et autres dĂ©viances comportementales.

    La surpopulation dans les prisons est effrayante

    Un taux d’occupation de 119 % (69 375 dĂ©tenus pour 58 311 places), des conditions d’hygiĂšne souvent dĂ©plorables, une pĂ©nurie de personnel, une vie carcĂ©rale particuliĂšrement dĂ©gradante car prioritairement punitive, l’absence de politique de rĂ©insertion et de suivi – notamment psychiatrique – des sortants, tout ceci explique que la violence soit de plus en plus prĂ©sente dans les prisons, et que les taux de rĂ©cidive soient particuliĂšrement Ă©levĂ©s en France.

    Mesure 22 – Justice pĂ©nale

    La politique du « tout-prison » sera remplacée par une justice de proximité « restauratrice » : amélioration des conditions de détention et réhabilitation favorisée par un parcours carcéral adapté à la gravité du délit ou du crime.

    Outre le dĂ©veloppement des peines alternatives, la rĂ©organisation du fonctionnement interne et la construction de prisons ouvertes pour les cas les moins graves, la loi de rĂ©forme de la prison instaurera une justice « restauratrice ». De trĂšs nombreuses Ă©tudes ont en effet montrĂ© que ce principe, qui permet la rencontre entre victimes et agresseurs (dans des conditions de sĂ©curitĂ© psychologique et physique pour les victimes), est bien plus efficace que la justice pĂ©nale classique pour la reconstruction psychologique des victimes, la prise de conscience par les agresseurs de la gravitĂ© de leurs actes et la diminution de la rĂ©cidive. Cette mesure suppose le retour Ă  une police et Ă  une justice de proximitĂ©.L’essentiel est de voir dans chaque condamnĂ© la personne et pas seulement son statut judiciaire.

  • 21 – Lutte contre les discriminations

    JUSTICE ET SÉCURITÉ

    Mesure 21 – Lutte contre les discriminations

    La lutte contre toutes formes de discrimination sera renforcée : extension des actions de groupe aux discriminations comparables (pas seulement similaires), délais de prescriptions portés à cinq ans et majoration des peines et amendes.

  • 20 – MĂ©dias

    CULTURE ET ÉDUCATION

    L’indĂ©pendance de l’information est en pĂ©ril

    L’information constitue un « bien commun » qui concourt Ă  l’exercice de la citoyennetĂ© et de la dĂ©mocratie et relĂšve de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Or, 71 % des Français considĂšrent que les journalistes ont tendance Ă  cĂ©der face aux pressions du pouvoir politique et du pouvoir Ă©conomique. Un paradoxe pour un secteur qui se veut un contre-pouvoir !

    Un excÚs de pouvoir économique et politique pÚse sur les médias

    Il est clair que la propriĂ©tĂ© exclusive des mĂ©dias les plus influents par des groupes d’intĂ©rĂȘt Ă©conomique alimente le doute sur l’indĂ©pendance de l’information. De mĂȘme, la tentation des institutions nationales ou supranationales de limiter le pouvoir d’enquĂȘte des mĂ©dias entrave la libertĂ© d’informer, surtout lorsqu’elles invoquent la nĂ©cessitĂ© du « secret » Ă  propos d’intĂ©rĂȘts Ă©conomiques, de sujets touchant Ă  la santĂ© ou Ă  l’évasion fiscale.

    Mesure 20 – MĂ©dias

    La transparence, l’indĂ©pendance et la libertĂ© d’informer des journalistes sera assurĂ©e, leur protection et celle de leurs sources et des lanceurs d’alerte sera garantie, et une fiscalitĂ© spĂ©cifique encouragera le dĂ©veloppement de mĂ©dias citoyens.

    Pour en finir avec des pratiques qui minent la confiance des citoyens dans l’information, il faut limiter la concentration des mĂ©dias, encourager les mĂ©dias « citoyens », garantir la protection des journalistes et de leurs sources sur le « secret des affaires », et inscrire dans la Constitution « le droit des citoyens Ă  une information libre, honnĂȘte, pluraliste et de qualité », comme le propose l’Alliance internationale des journalistes (AIJ).

  • 19 – Recherche

    CULTURE ET ÉDUCATION

    La recherche inspire de la défiance

    Recherche et innovation sont aujourd’hui essentiellement pilotĂ©es par des intĂ©rĂȘts industriels Ă  court terme. Un fossĂ© s’est creusĂ© entre les citoyens et les scientifiques, qui n’inspirent plus la confiance mais la mĂ©fiance. Comment pourrait-il en ĂȘtre autrement aprĂšs les grands dĂ©sastres sanitaires et environnementaux des derniĂšres annĂ©es : amiante, polychlorobiphĂ©nyles (PCB), farines animales, catastrophes nuclĂ©aires, etc. ?

    La dĂ©mocratie scientifique n’est pas assurĂ©e

    La science et les technologies entraßnent de profondes transformations sociales, politiques, éthiques et juridiques, qui exigent une régulation démocratique. Cette derniÚre fait défaut. Les enjeux sociétaux sont mal intégrés en amont des politiques publiques de recherche parce que les organisations de la société civile en sont exclues.

    Mesure 19 – Recherche

    La recherche publique recevra les moyens nĂ©cessaires pour servir l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, les prioritĂ©s Ă©tant dĂ©finies sous le contrĂŽle de conventions de citoyen.ne.s.

    La recherche participative, comme partenariat Ă©quilibrĂ© et co-construction du savoir entre chercheurs institutionnels et organisations de la sociĂ©tĂ© civile, fait partie intĂ©grante de la dĂ©mocratisation de la science. Cela exige de donner Ă  la recherche publique les moyens nĂ©cessaires, sans qu’elle ait Ă  faire appel Ă  des fonds privĂ©s, et d’instaurer pour la dĂ©finition des prioritĂ©s une participation effective des citoyens. Les comitĂ©s permanents sont vite la cible des lobbies tandis que les conventions de citoyens sont dissoutes aprĂšs chaque avis.

  • 18 – Éducation

    CULTURE ET ÉDUCATION

    Le systÚme éducatif français est inégalitaire

    Notre systĂšme scolaire produit trop d’échecs et de dĂ©crochages massifs. Il reproduit les inĂ©galitĂ©s sociales, qui se creusent dĂšs les premiĂšres annĂ©es. « Les Ă©lĂšves issus d’un milieu socio-Ă©conomique dĂ©favorisĂ© n’obtiennent pas seulement des rĂ©sultats nettement infĂ©rieurs, ils sont aussi moins impliquĂ©s, moins attachĂ©s Ă  leur Ă©cole, moins persĂ©vĂ©rants, et beaucoup plus anxieux par rapport Ă  la moyenne des pays de l’OCDE » (PISA 2012).

    Dans l’éducation, la compĂ©tition l’emporte actuellement sur la coopĂ©ration

    Le systĂšme Ă©ducatif est conçu par des experts et des politiques qui ignorent le plus souvent les mĂ©thodes issues des derniĂšres recherches sur l’apprentissage. DĂšs lors, l’éducation Ă  l’école reproduit le modĂšle trĂšs inĂ©galitaire de la compĂ©tition entre les enfants.

    Mesure 18 – Éducation

    Un plan de refonte du systĂšme Ă©ducatif, mis en place dĂšs la maternelle, sera basĂ© sur les pĂ©dagogies fondĂ©es sur la coopĂ©ration, l’autonomie et la bienveillance, intĂ©grant une Ă©ducation Ă  la vie et Ă  la citoyennetĂ©, et les effectifs des classes seront rĂ©duits.

    Une pĂ©dagogie fondĂ©e sur l’autonomie, la coopĂ©ration et la bienveillance sera gĂ©nĂ©ralisĂ©e en maternelle et primaire, avec des effectifs rĂ©duits et des enseignants formĂ©s Ă  ces mĂ©thodes. En rendant l’enfant plus actif, cette mesure favorisera son autonomie. Renonçant Ă  la compĂ©tition entre les Ă©lĂšves, l’évaluation « sanction » sera remplacĂ©e par l’évaluation « positive ». Les activitĂ©s de groupe privilĂ©gieront la coopĂ©ration plutĂŽt que la compĂ©tition.

  • 17 – ÉgalitĂ© femme-homme

    CULTURE ET ÉDUCATION

    Les inégalités selon le sexe restent à des niveaux indécents

    Depuis plusieurs dĂ©cennies, les filles rĂ©ussissent mieux que les garçons dans le systĂšme Ă©ducatif, mais les inĂ©galitĂ©s professionnelles subsistent. Le taux d’emploi des femmes reste infĂ©rieur Ă  celui des hommes. Elles sont exposĂ©es au temps partiel subi et aux bas salaires (80 % sont fĂ©minins). Par ailleurs, depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990, le salaire annuel moyen des femmes reste infĂ©rieur d’environ 27 % Ă  celui des hommes.

    Les femmes sont discriminées de plusieurs maniÚres

    Les emplois, les comportements et les stĂ©rĂ©otypes sont discriminatoires pour les femmes. Le mode de participation des femmes au marchĂ© du travail, les caractĂ©ristiques des emplois qu’elles occupent et l’insuffisance du partage des tĂąches domestiques les exposent davantage que les hommes Ă  des situations d’instabilitĂ© et de discontinuitĂ©, qui engendrent la prĂ©caritĂ©. Les stĂ©rĂ©otypes restent prĂ©gnants.

    Mesure 17 – ÉgalitĂ© femme-homme

    DĂšs l’Ă©cole maternelle, l’Ă©ducation Ă  l’Ă©galitĂ© femme-homme sera partie intĂ©grante des programmes scolaires, et chaque professionnel.le intervenant dans le champ Ă©ducatif recevra Ă  cette fin une formation Ă  l’Ă©galitĂ© filles-garçons et Ă  la dĂ©construction des stĂ©rĂ©otypes.

    L’éducation Ă  l’égalitĂ© permettra de lutter contre le sexisme banalisĂ©, qui imprĂšgne aussi bien le monde Ă©conomique que le monde politique, et qui contribue au maintien de la division sexuĂ©e des tĂąches dans la sphĂšre privĂ©e. Elle favorisera aussi la mise en Ɠuvre du principe « Ă  travail de valeur Ă©gale, salaire Ă©gal » qui est inscrit dans la loi mais qui n’est pas appliquĂ© dans la pratique.

  • 16 – Culture

    CULTURE ET ÉDUCATION

    La démocratisation de la culture est en échec

    Le projet de dĂ©mocratisation culturelle mis en Ɠuvre depuis la LibĂ©ration a permis de rĂ©els progrĂšs. Il est aujourd’hui compromis par les logiques marchandes : les Ɠuvres deviennent des produits, les usagers des clients, l’économie et la communication dictent de plus en plus les politiques publiques. Le service public s’en trouve dĂ©voyĂ©, malgrĂ© les nombreux espaces de rĂ©sistance.

    Des logiques marchandes divisent au lieu de rassembler

    RĂȘvĂ©e hier rassembleuse, la culture est aujourd’hui en Ă©clats. Artistes et publics se dispersent en champs, genres, langages ; le « sensible » se divise entre territoires, catĂ©gories, gĂ©nĂ©rations et origines diverses. À ces mutations s’ajoutent les bouleversements liĂ©s aux nouvelles technologies, Ă  la numĂ©risation des donnĂ©es et Ă  la globalisation des Ă©changes, y compris symboliques.

    Mesure 16 – Culture

    La culture, dans sa diversitĂ©, sera reconnue comme quatriĂšme pilier du dĂ©veloppement durable, et 2 % du budget de l’État lui seront consacrĂ©s.

    Trois orientations se dĂ©gagent en prioritĂ©. D’abord, promouvoir l’éducation par l’art, et multiplier les « expĂ©riences esthĂ©tiques » Ă  tous les Ăąges et niveaux de formation. Ensuite, renforcer le soutien Ă  la crĂ©ation artistique dans son indĂ©pendance et sa diversitĂ©. Enfin, favoriser la plus large participation Ă  la vie culturelle comme enjeu dĂ©mocratique majeur. Ces trois volets exigent des financements publics plus importants.

  • 15 – Nouveaux indicateurs de richesse

    RESSOURCES ET MODES DE VIE

    Les indicateurs dominants n’indiquent pas les bons caps

    En dĂ©pit de leurs limites de plus en plus reconnues, y compris en 2008-2009 par la commission Stiglitz, les deux indicateurs qui restent le plus prĂ©sents dans les dĂ©bats politiques et dans les mĂ©dias, sont le Produit intĂ©rieur brut (PIB) et la croissance de ce PIB ou croissance Ă©conomique. Pourtant, selon une formule du sĂ©nateur Robert Kennedy en 1968 : « Le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut d’ĂȘtre vĂ©cue » !

    PIB et croissance ignorent le progrÚs social et écologique

    Le PIB, indicateur purement monĂ©taire, est indiffĂ©rent aux destructions de l’environnement, Ă  la santĂ© sociale et Ă  toutes les activitĂ©s bĂ©nĂ©voles et domestiques « gratuites » mais pourtant pourvoyeuses de richesses essentielles. Pour ces raisons et d’autres, la croissance ne peut plus ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme la solution Ă  tous les problĂšmes, mais comme l’un des plus sĂ©rieux problĂšmes freinant l’émergence de solutions.

    Mesure 15 – Nouveaux indicateurs de richesse

    Au niveau national et local, des indicateurs sociĂ©taux et environnementaux seront choisis selon des processus participatifs pour dĂ©cider et Ă©valuer toute politique ou tout projet d’amĂ©nagement du territoire et d’urbanisme, dans le prolongement de la loi sur les nouveaux indicateurs de richesse.

    La prioritĂ© doit ĂȘtre donnĂ©e aux indicateurs liĂ©s Ă  des finalitĂ©s humaines, sociales et Ă©cologiques
 et il en existe ! Mais qui est lĂ©gitime pour les choisir, en veillant Ă  ce que les citoyens puissent se les approprier ? L’exigence d’appropriation citoyenne est essentielle si l’on ne veut pas que le couple formĂ© par « expertocratie » et oligarchie confisque ces choix.

  • 14 – Transition Ă©cologique et Ă©nergĂ©tique

    RESSOURCES ET MODES DE VIE

    Les pollutions menacent la vie et les sociétés

    Les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre progressent Ă  une vitesse jamais observĂ©e, contribuant Ă  un bouleversement du climat vraisemblablement irrĂ©versible si nous persistons dans le laissez-faire actuel. L’air, les sols et les rĂ©serves d’eau sont gravement souillĂ©s par des pollutions d’origine Ă©nergĂ©tique, et l’accĂšs Ă  l’énergie est source de nombreux conflits et d’inĂ©galitĂ©s sociales.

    Notre modÚle énergétique est obsolÚte, dépassé et dangereux

    Environ 80 % des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre sont provoquĂ©s par la combustion d’énergies fossiles (pĂ©trole, gaz et charbon) et des fuites de mĂ©thane ou de gaz fluorĂ©s. Le nuclĂ©aire n’est pas une solution soutenable : de plus en plus cher, il gĂ©nĂšre des risques aux consĂ©quences extrĂȘmes et des fardeaux laissĂ©s aux gĂ©nĂ©rations futures (dĂ©chets hautement toxiques, coĂ»t du dĂ©mantĂšlement).

    Mesure 14 – Transition Ă©cologique et Ă©nergĂ©tique

    La France sortira totalement des Ă©nergies fossiles et du nuclĂ©aire avant 2050 par des actions de sobriĂ©tĂ© dans nos modes de vie, d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique et de dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables (scĂ©nario nĂ©gaWatt).

    Nous devons laisser dans le sous-sol 80 Ă  90 % des rĂ©serves fossiles, sortir du nuclĂ©aire et aller vers le « 100 % Ă©nergies renouvelables ». Il faut pour cela rĂ©duire tous nos gaspillages Ă©nergĂ©tiques et diviser ainsi par 2 Ă  3 nos consommations. Plusieurs scĂ©narios (nĂ©gaWatt, Ademe) confirment la faisabilitĂ© d’un tel modĂšle Ă©nergĂ©tique sans rĂ©duction du bien vivre.

  • 13 – SantĂ© et sĂ©curitĂ© sociale

    RESSOURCES ET MODES DE VIE

    Le modÚle égalitaire de sécurité sociale est en danger

    Dans la France de 1945, le projet politique de SĂ©curitĂ© sociale a su conjuguer mieux-vivre et redressement Ă©conomique, en instaurant des droits fondĂ©s sur les principes de solidaritĂ© et de redistribution : protĂ©ger les travailleurs des alĂ©as du marchĂ©, garantir la vieillesse par un revenu, assurer des soins pour tous, aider la famille et rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s. Ce modĂšle s’est peu Ă  peu affaibli et il est plus que jamais menacĂ©.

    Une vision comptable l’emporte sur l’exigence d’égalitĂ©

    La SĂ©curitĂ© sociale est prĂ©sentĂ©e aujourd’hui avant tout comme un coĂ»t Ă  rĂ©duire. Une telle vision produit et creuse des inĂ©galitĂ©s sanitaires, sociales et territoriales, nourrit la crise Ă©conomique et environnementale et engendre encore plus d’« insĂ©curitĂ© sociale ».

    Mesure 13 – SantĂ© et sĂ©curitĂ© sociale

    Le financement de la SĂ©curitĂ© sociale sera Ă©largi aux revenus du capital et du patrimoine, ainsi qu’à la totalitĂ© de la valeur ajoutĂ©e des entreprises, en modulant selon leur responsabilitĂ© sociale et environnementale.

    La protection sociale, c’est 34 % du Produit intĂ©rieur brut (PIB). Les dĂ©cisions la concernant ne peuvent ĂȘtre confisquĂ©es par des experts, sous le seul angle de la rĂ©duction des coĂ»ts. Il est temps d’instaurer un large dĂ©bat national et citoyen sur son avenir et ses missions, en considĂ©rant son financement comme un investissement pour toute la sociĂ©tĂ©, exigeant un Ă©largissement de l’assiette de ses recettes.

  • 12 – Alimentation, agriculture et pĂȘche

    RESSOURCES ET MODES DE VIE

    La santé environnementale se dégrade

    Non seulement 30 % des gaz Ă  effet de serre, mais aussi 80 % des pathologies sont liĂ©s au contenu de notre assiette. La santĂ© environnementale est gravement altĂ©rĂ©e par des pollutions agricoles : pesticides, perturbateurs endocriniens, antibiotiques, additifs, etc. L’agriculture accentue ses dĂ©pendances Ă  la pĂ©trochimie. Ses effectifs fondent tandis que progressent les grands flĂ©aux de santĂ© publique.

    L’agriculture et l’alimentation industrielles sont nocives

    L’industrialisation de l’agriculture s’effectue au dĂ©triment des Ă©cosystĂšmes, de la qualitĂ© nutritionnelle, et du tissu social agricole. Par ailleurs, l’alimentation est dĂ©sĂ©quilibrĂ©e : trop carnĂ©e au dĂ©triment de produits d’origine vĂ©gĂ©tale, trop grasse, trop sucrĂ©e et trop salĂ©e. Enfin, les Ă©levages industriels dĂ©pendent Ă  80 % d’importations de protĂ©ines fourragĂšres devenues transgĂ©niques et l’agro-industrie se maintient sous perfusion de deniers publics et d’intrants chimiques.

    Mesure 12 – Alimentation, agriculture et pĂȘche

    La France proposera une rĂ©forme de la Politique agricole commune (PAC) favorisant le dĂ©veloppement de l’agroĂ©cologie paysanne et le droit des peuples Ă  se nourrir eux-mĂȘmes.

    Afin de rééquilibrer les protĂ©ines animales et vĂ©gĂ©tales dans la production et la consommation, le dĂ©veloppement de l’agroĂ©cologie paysanne (notamment en pĂ©riphĂ©rie urbaine) est crucial, ainsi que le passage progressif en bio de toutes les restaurations collectives. Une rĂ©forme de la PAC y contribuera, en parallĂšle des initiatives locales qui se dĂ©veloppent vivement. L’économie circulaire est Ă  privilĂ©gier et nos modes de production et de consommation ne doivent pas altĂ©rer la biodiversitĂ© de notre milieu vital.

  • 11 – Ressources naturelles et communs

    RESSOURCES ET MODES DE VIE

    Mesure 11 – Ressources naturelles et communs

    Une grande loi fonciĂšre enrayera l’accaparement et l’artificialisation des terres ainsi que la privatisation de la gestion de l’eau.

  • 10 – Migrations

    SOLIDARITÉ ET PARTAGE

    Les migrations sont massives et dramatiques

    Alors que les pays riches permettent Ă  leurs ressortissants (17 % de la population mondiale) de circuler librement, les autres États de la planĂšte se partagent les miettes de la mondialisation. Dans ces États, guerres, crises Ă©conomiques et/ou passages d’un rĂ©gime dictatorial Ă  un autre entraĂźnent des exodes parfois massifs.

    Les droits des migrants et réfugiés sont bafoués

    Ces migrations ne se dirigent pas majoritairement vers les pays dĂ©veloppĂ©s. En 2015, la Jordanie, le Liban et la Turquie accueillaient dix fois plus de rĂ©fugiĂ©s syriens que les 28 États membres de l’Union europĂ©enne qui ne cessent de verrouiller leurs frontiĂšres. Or les idĂ©ologies sĂ©curitaires construisent l’intolĂ©rance et mettent en danger les libertĂ©s et la dĂ©mocratie. L’instrumentalisation du terrorisme accroĂźt le racisme et la xĂ©nophobie.

    Mesure 10 – Migrations

    Les conventions internationales de protection des migrant.e.s et d’accueil des rĂ©fugiĂ©.e.s, y compris des dĂ©placĂ©.e.s climatiques, seront respectĂ©es et renforcĂ©es.

    La dignitĂ© des personnes accueillies doit ĂȘtre le fondement de toute politique migratoire. Les migrants doivent ĂȘtre reconnus comme des acteurs de la transformation des sociĂ©tĂ©s de dĂ©part et d’accueil. Le respect de leurs droits qui s’inscrit dans le cadre du respect des droits de tous doit ĂȘtre Ă©tabli sur des principes d’égalitĂ© et non sur des questions d’ordre public.

  • 09 – Partage du travail

    SOLIDARITÉ ET PARTAGE

    Le chĂŽmage est un cancer social et un gaspillage humain

    C’est la prĂ©occupation numĂ©ro un des Français. Plus de 6 millions de personnes sont inscrites Ă  PĂŽle emploi. Pour elles, cela signifie une fragilitĂ© financiĂšre, une angoisse quotidienne et un sentiment d’inutilitĂ©. Dans le reste de l’économie, cela induit une stagnation des salaires et une dĂ©gradation des conditions de travail, mais aussi une activitĂ© au ralenti et des investissements dĂ©couragĂ©s.

    Le refus d’un partage Ă©quitable du travail est avĂ©rĂ©

    Une nouvelle rĂ©volution technologique diminue la quantitĂ© de travail humain nĂ©cessaire dans un grand nombre de secteurs. DĂšs lors, on voudrait nous obliger Ă  choisir entre 10 % de chĂŽmeurs ou davantage de mini-jobs mal payĂ©s. À ce « partage » sauvage nous voulons substituer un partage civilisĂ©. Tout en travaillant mieux, avec plus d’égalitĂ© entre femmes et hommes, et plus de temps pour soi et pour les autres.

    Mesure 09 – Partage du travail

    Une loi permettra Ă  toute entreprise volontaire d’embaucher sans surcoĂ»t (par des baisses de cotisations et d’impĂŽts), en rĂ©duisant le temps de travail par salariĂ©.e, et une gĂ©nĂ©ralisation nĂ©gociĂ©e de la mesure sera proposĂ©e par rĂ©fĂ©rendum national.

    Toute entreprise rĂ©duisant son temps de travail d’au moins 10 % et embauchant au moins 10 % de salariĂ©s supplĂ©mentaires (en Ă©quivalent temps plein) bĂ©nĂ©ficiera d’aides et de baisses de cotisations afin que cela ne lui coĂ»te rien. Pour les finances publiques, ce dispositif ne fait que dĂ©placer de l’argent dĂ©pensĂ© dans le coĂ»t du chĂŽmage (plus de 100 milliards d’euros par an) vers de la crĂ©ation d’emploi, qui gĂ©nĂšre activitĂ© Ă©conomique et recettes fiscales.

  • 08 – RĂ©duction des inĂ©galitĂ©s de revenus

    SOLIDARITÉ ET PARTAGE

    Les inégalités de revenu se sont creusées

    Au cours des derniĂšres dĂ©cennies, les Ă©carts entre les revenus ont fortement augmentĂ© en France. Les bas revenus ont dĂ©crochĂ© et les plus hauts ont bondi. Il y a 40 ans, dans les entreprises, les plus hautes rĂ©munĂ©rations ne dĂ©passaient guĂšre 20 ou 30 fois les plus basses. On atteint aujourd’hui des Ă©carts de 1 Ă  1000. Cette situation est destructrice pour le vivre ensemble.

    Le pouvoir des « 1 % » les plus riches n’est pas contrĂŽlĂ©

    La logique financiÚre et actionnariale dominante a conduit à une rémunération astronomique des hauts dirigeants des entreprises, pendant que les politiques néolibérales considéraient les pauvres et les chÎmeurs comme des assistés responsables de leur sort. Par ailleurs, la fiscalité, autrefois trÚs progressive, est devenue de plus en plus douce pour les riches et pour les grandes entreprises.

    Mesure 08 – RĂ©duction des inĂ©galitĂ©s de revenus

    Dans les entreprises, aucune rĂ©munĂ©ration globale ne pourra ĂȘtre supĂ©rieure Ă  20 fois la rĂ©munĂ©ration la plus basse.

    Pour rĂ©duire fortement les Ă©carts de revenu, il faut des politiques fiscales, sociales, etc. Mais on doit commencer par les « rĂ©munĂ©rations primaires » (salaires et primes avant impĂŽt). Dans les administrations, personne ne gagne plus de 20 fois le SMIC, PrĂ©sident de la RĂ©publique compris. Il doit en ĂȘtre de mĂȘme dans les entreprises. Rien ne justifie les salaires indĂ©cents actuels de quelques milliers de dirigeants.

  • 07 – Droit au logement

    SOLIDARITÉ ET PARTAGE

    Le droit au logement est bafoué

    En 10 ans, le nombre de personnes sans domicile a augmenté de 50 %. En 2016, prÚs de 4 millions de personnes sont mal logées, et une 1 sur 6 est en situation de fragilité par rapport à son logement.Ce mal-logement coûte cher sur un plan humain, économique et environnemental. Il frappe les plus exclus et fait basculer dans la précarité ceux dont les revenus sont simplement modestes.

    Les prix et les coĂ»ts de l’immobilier flambent

    L’augmentation forte et brutale des prix de l’immobilier rend l’accĂšs au logement de plus en plus difficile. Les dĂ©penses contraintes (loyer ou mensualitĂ©s d’accession, charges d’énergie et d’eau) se sont envolĂ©es : plus de 5 millions de mĂ©nages sont aujourd’hui en prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique.

    Mesure 07 – Droit au logement

    Une loi d’urgence pour le droit de chaque personne Ă  un logement sain et dĂ©cent instaurera l’arrĂȘt des expulsions sans relogement, le respect du droit au logement opposable, le plafonnement des loyers, la lutte contre la spĂ©culation fonciĂšre et la possibilitĂ© de rĂ©quisitionner des logements vacants.

    La prioritĂ© portera sur les plus dĂ©munis. Tout soutien public sera assorti d’une contrepartie de maĂźtrise des coĂ»ts pour les habitants : prix de vente, conventionnement du loyer, actions de rĂ©duction des consommations d’eau et d’énergie. Construire n’est pas tout, il faut aussi et surtout rĂ©habiliter. La grande majoritĂ© des logements indignes et des « passoires thermiques » se situent dans le parc privĂ©. Une grande politique publique s’impose, et il existe des outils efficaces.

  • 06 – Lutte contre la pauvretĂ©

    SOLIDARITÉ ET PARTAGE

    Les 18-25 ans sont les premiÚres victimes de la précarité et de la pauvreté

    Les 18/25 ans, qui n’ont pas droit au RSA, sont la catĂ©gorie la plus touchĂ©e par le chĂŽmage et la prĂ©caritĂ©. Leur taux de pauvretĂ© est 60 % plus Ă©levĂ© que pour l’ensemble de la population française. Sur les 6,5 millions de jeunes de 18/25 ans, 2,3 millions sont Ă©tudiants, 1,8 million en emploi, 1,3 million sont chĂŽmeurs (23 %) et 1,1 million hors de ces trois catĂ©gories.

    La dépendance familiale des jeunes a des effets négatifs

    La condition des jeunes de 18/25 ans est le plus souvent directement liĂ©e aux ressources de leurs parents, reconduisant ainsi la reproduction des inĂ©galitĂ©s. PrĂšs d’un million d’entre eux travaillent pour vivre et payer leurs Ă©tudes ; 86 % vivent par obligation chez leurs parents.

    Mesure 06 – Lutte contre la pauvretĂ©

    Une allocation inconditionnelle d’autonomie, d’un montant au moins Ă©gal Ă  celui du Revenu de solidaritĂ© active (RSA) socle, sera versĂ©e Ă  chaque jeune de 18 Ă  25 ans, et une rĂ©forme en profondeur de la politique des minima sociaux sera engagĂ©e pour aboutir Ă  la mise en Ɠuvre d’un revenu minimal garanti.

    Le financement de la mesure pour les jeunes, Ă  dĂ©battre, pourrait reposer en partie sur les droits de succession. Son coĂ»t est d’environ 40 milliards par an, somme que l’on peut rĂ©duire de 25 % si on tient compte de certaines autres aides qu’elle remplacerait. Pour les autres catĂ©gories, avec l’objectif Ă  terme que personne ne puisse vivre en dessous du seuil de pauvretĂ©, un revenu minimum social garanti clarifiant et simplifiant le systĂšme d’accĂšs aux aides serait mis en Ɠuvre.