Catégorie : 25 mesures basculantes

A partir des 120 propositions des 100 auteurs du livre et d’une rencontre en janvier 2017, 40 organisations de la sociĂ©tĂ© civile rĂ©unies Ă  l’initiative de l’association #LesJoursHeureux ont retenues 25 mesures prioritaires, jugĂ©es suffisamment « basculantes » pour enclencher l’avĂšnement d’une « sociĂ©tĂ© des Jours Heureux ».

Les candidats Ă  la prĂ©sidentielle de 2017 ont ensuite Ă©tĂ© interpellĂ©s par l’association sur ces 25 mesures.

  • 05 – Gouvernance des banques

    DÉMOCRATIE ET GOUVERNANCE

    La finance est devenue folle

    Sous la pression de lobbies relayĂ©s par certains politiciens, les citoyens ont Ă©tĂ© dĂ©possĂ©dĂ©s du pouvoir de contrĂŽle sur la finance et sur la monnaie, qui a cessĂ© d’ĂȘtre un bien commun. Le capitalisme financiarisĂ© et mondialisĂ© est au bord de l’effondrement, et dĂ©truit dans sa chute les institutions sociales et politiques protectrices des sociĂ©tĂ©s et de la planĂšte. Il doit ĂȘtre combattu sans concessions.

    Les acteurs financiers exercent une domination économique et politique

    Le poids politique des investisseurs et des banquiers est devenu considĂ©rable. Ils imposent une logique de rentabilitĂ© financiĂšre Ă  court terme, qui est source d’inĂ©galitĂ©s, de prĂ©dation et de ruine de la planĂšte.

    Mesure 05 – Gouvernance des banques

    Une gouvernance dĂ©mocratique des banques sera instaurĂ©e afin de lutter contre la spĂ©culation, la fraude et l’évasion fiscales, et pour reprendre le contrĂŽle de la dette.

    Construire un modĂšle de sociĂ©tĂ© alternatif, au service de l’humain et de la Nature, implique de changer la gouvernance des banques pour que les parties prenantes participent Ă  leurs dĂ©cisions. Banques publiques, coopĂ©ratives et Ă©thiques constituent les modĂšles alternatifs pouvant se substituer aux mĂ©ga-banques capitalistes actuelles.

  • 04 – Échanges internationaux

    DÉMOCRATIE ET GOUVERNANCE

    Le « libre-échange » est destructeur

    Les Ă©changes internationaux sont dominĂ©s par la logique d’un « libre-Ă©change » qui se traduit dans la rĂ©alitĂ© par la possibilitĂ© pour les multinationales de pratiquer un dumping social et Ă©cologique. Les droits de douane, les normes sociales, sanitaires, financiĂšres et environnementales sont alors abaissĂ©es et rĂ©duites au dĂ©triment des populations et des producteurs locaux.

    Les traités sont négociés contre les peuples

    Les rĂšgles actuelles du commerce international sont nĂ©gociĂ©es avec une trĂšs grande opacitĂ©, dans le cadre d’accords passĂ©s entre pouvoirs publics, experts nĂ©olibĂ©raux et industriels. Elles perdent leur caractĂšre protecteur, et encouragent un systĂšme productiviste et extractiviste nuisible Ă  la fois pour les Ă©cosystĂšmes et pour les populations, au Sud comme au Nord. L’agriculture paysanne est l’une des nombreuses victimes de ces traitĂ©s.

    Mesure 04 – Échanges internationaux

    La France retirera immĂ©diatement Ă  l’Union europĂ©enne son mandat l’autorisant Ă  nĂ©gocier les traitĂ©s dits de libre-Ă©change (TAFTA, CETA, APE
), et elle refusera de signer des accords qui ne seraient pas fondĂ©s sur les principes d’un commerce Ă©quitable et du mieux-disant social et environnemental.

    Un « mandat commercial alternatif » a Ă©tĂ© proposĂ© par une cinquantaine d’organisations de solidaritĂ©, Ă©cologistes et altermondialistes. Il pose en principe que le commerce international doit servir les droits sociaux, les choix dĂ©mocratiques, les impĂ©ratifs Ă©cologiques et le dĂ©veloppement humain, et non le projet injuste et absurde d’une croissance indĂ©finie des Ă©changes au profit des milieux d’affaires.

  • 03 – DĂ©mocratie au niveau europĂ©en

    DÉMOCRATIE ET GOUVERNANCE

    L’espoir d’une Europe des peuples a Ă©tĂ© déçu.

    Le projet europĂ©en a reprĂ©sentĂ© pour beaucoup un espoir de coopĂ©ration, de paix et de rapprochement entre les peuples. Des progrĂšs ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans un premier temps. Mais, depuis les annĂ©es 1990, l’espoir humaniste d’une Europe des peuples s’est heurtĂ© de plus en plus Ă  des institutions europĂ©ennes non dĂ©mocratiques, créées pour relayer le pouvoir de la finance et de firmes multinationales pratiquant un lobbying constant.

    Les institutions sont souvent au service de l’oligarchie.

    La dĂ©mocratie est bafouĂ©e par les institutions : Commission et Conseil europĂ©ens, Banque centrale europĂ©enne (BCE) et Eurogroupe. C’est sur cette base que des accords de “libre-Ă©change” sont nĂ©gociĂ©s dans le secret ou que l’on peut placer un pays entier (la GrĂšce) “sous ajustement”, avec une “troĂŻka” (Commission europĂ©enne, BCE et FMI) imposant des rĂ©formes radicales auxquelles les peuples doivent se soumettre.

    Mesure 03 – DĂ©mocratie au niveau europĂ©en

    La France proposera l’élaboration participative d’un nouveau traitĂ© constitutionnel europĂ©en au service d’une Europe promouvant une sociĂ©tĂ© juste et soutenable.

    Il faut pour l’Europe un projet fondĂ© sur la solidaritĂ© et la coopĂ©ration. Le mettre en Ɠuvre demande un nouveau cadre constitutionnel propre Ă  dĂ©samorcer les replis nationaux et Ă  mettre l’économie et la finance au service d’une sociĂ©tĂ© des Jours heureux. En particulier, il faut fixer Ă  la BCE des objectifs contraignants en matiĂšre de progrĂšs social et d’investissements dans la transition Ă©cologique, et prĂ©voir son contrĂŽle par les instances Ă©lues.

  • 02 – DĂ©mocratie au niveau local

    DÉMOCRATIE ET GOUVERNANCE

    Mesure 02 – DĂ©mocratie au niveau local

    Renforcer le droit d’interpellation des citoyens par la crĂ©ation d’un fonds pour une dĂ©mocratie d’initiative citoyenne, dotĂ© d’au moins 5 % du montant total de l’argent public actuellement consacrĂ© chaque annĂ©e au fonctionnement de la dĂ©mocratie reprĂ©sentative.

    Il faut impulser la pratique d’une « grammaire dĂ©mocratique », articulĂ©e autour de quatre niveaux d’exigences : l’information, pour la transparence sur les projets envisagĂ©s et en cours ; le dĂ©bat, pour une vĂ©ritable Ă©coute et concertation ; l’élaboration, pour une co-construction ; l’implication, pour associer au sein de commissions et dans la codĂ©cision.

  • 01 – DĂ©mocratie au niveau national

    DÉMOCRATIE ET GOUVERNANCE

    La 5e République est inadaptée aux enjeux de ce siÚcle.

    Les institutions de la 5Ăšme RĂ©publique sont incapables, par dĂ©ficit de dĂ©mocratie, de relever les dĂ©fis Ă©cologiques, sociaux et Ă©conomiques actuels. À l’inverse elles ont gĂ©nĂ©rĂ© la dĂ©fiance et le dĂ©sengagement des citoyens vis-Ă -vis de la politique, portĂ© des atteintes aux droits humains et favorisĂ© des conflits d’intĂ©rĂȘt au bĂ©nĂ©fice d’une oligarchie.

    Le systĂšme politique actuel est Ă  bout de souffle.

    TrÚs centralisé, notre systÚme politique est marqué par une hypertrophie du pouvoir présidentiel et par le non-respect de la séparation des pouvoirs. Les citoyens y sont instrumentalisés par des médias sous influence et par certains politiques professionnels déconnectés des réalités de la vie de leurs administrés, pratiquant le cumul des mandats et des fonctions, voire la corruption.

    Mesure 01 – DĂ©mocratie au niveau national

    Une nouvelle Constitution pour la France sera rédigée selon un processus de type « conférence de citoyens », puis soumise à référendum.

    Le nouveau Président de la République devra convoquer au plus vite une assemblée de citoyen.ne.s tirés au sort, représentative de la population française, pour rédiger une nouvelle Constitution. Cette assemblée aura pour mandat de réformer les institutions afin de permettre le plein exercice de la souveraineté populaire, la prise en compte des générations futures et une implication permanente des citoyens dans la décision publique.