Renforcer la pratique de la méditation

Auteurs

Constat

Dans plusieurs pays (USA, Royaume-Uni, Pays-Bas notamment), et d’une manière purement laïque, de nombreuses écoles ont inscrit la méditation à leur programme (10 min par jour par exemple, en début de journée) dès les classes maternelles. Ces programmes ont engendré une nette amélioration de l’attention, de l’intelligence émotionnelle, et des comportements prosociaux, ainsi qu’une diminution des conflits et des discriminations ethniques, sociales et religieuses.  Le succès en France de plusieurs ouvrages mettant en lumière de tels programmes – tel  Calme et attentif comme une grenouille d’Eline Snel (éditions Les Arènes) – confirme l’intérêt que portent parents, enfants et éducateurs à ces interventions. Plusieurs initiatives ont été lancées, à Toulouse et ailleurs, et ont suscité un vif enthousiasme parmi les élèves.

Dans les services de santé, de nombreux travaux ont montré l’intérêt de la méditation de pleine conscience pour les soignants (médecins, infirmières, étudiants) en termes de résistance au stress, de capacités d’écoute, et de discernement quant au diagnostic des pathologies complexes. Plusieurs diplômes universitaires centrés sur la méditation thérapeutique sont aujourd’hui proposés aux soignants, notamment à Strasbourg et Paris.

Cap à prendre

Faisant fi des préjugés et habitudes, il est temps de prendre la mesure des vingt dernières années de recherche dans des domaines aussi variés que la psychologie, les neurosciences, les sciences sociales et la pédagogie, pour ne plus hésiter à introduire dans les milieux scolaires et hospitaliers, ainsi que dans les services sociaux, des interventions spécifiques liées à l’entraînement de l’esprit (qui est le sens véritable de la méditation), avec une conception ouverte et tolérante de la laïcité.

Actions immédiates

A – Les instances de l’éducation nationale doivent prendre l’initiative, en relation avec les spécialistes concernés, d’introduire des curriculums de méditation sur la présence attentive et la bienveillance dans les écoles.

Le “Kindness curriculum” développé par le neuroscientifique Richard Davidson à Madison aux USA et la “Value Based Education” développée depuis 20 ans au Royaume-Uni par Neil Hawkes (présent maintenant dans 10 % des écoles anglaises) sont deux types d’interventions efficaces qui pourraient être prises comme modèles.

B – De même, le ministère de la santé devrait introduire dans le cursus médical des interventions, fondées sur la méditation de « pleine conscience bienveillante », destinées à amener le potentiel de bienveillance des soignants à leur point optimal, en tant que remède au burn-out et à l’épuisement émotionnel.

Le programme « ReSource » développé par l’équipe de Tania Singer, au vu des recherches menées à l’Institut Max Planck, semble particulièrement approprié.

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